Luther et le canon

L’attitude du grand réformateur Martin Luther à l’égard de certains livres du canon peut surprendre. Il a émis des doutes sur le caractère canonique de plusieurs livres du Nouveau Testament (Hébreux, Jude et Apocalypse), déclarant qu’ils n’étaient pas sur pied d’égalité avec les autres livres bibliques. Il a même dit de la lettre de Jacques qu’elle était «une épître de paille, sans contenu évangélique». Deux brèves remarques.

  1. Luther n’était qu’un homme, et sa parole n’était pas inspirée comme l’était celle des auteurs bibliques; il pouvait se tromper, comme nombre de théologiens aujourd’hui… et c’est ce qu’il a fait dans ce cas.
  2. Des raisons personnelles expliquent sa position: Luther a fait la (re)découverte bouleversante du salut par grâce, par le moyen de la foi. C’était le fondement et le point de départ de la Réforme. On peut comprendre qu’il ait eu du mal à accepter une lettre – celle de Jacques – qui met l’accent sur les oeuvres comme signes d’une foi authentique.

Cette attitude n’est, finalement, pas très éloignée de la nôtre lorsque nous sélectionnons les textes bibliques que nous voulons lire et méditer et jugeons les autres indignes de notre intérêt. Nous constituons finalement notre propre canon dans le canon!