Lire Esther 8.1-9.19
Edit en faveur des Juifs
8 Le jour même, le roi Assuérus donna la propriété d’Haman, l’adversaire des Juifs, à la reine Esther et Mardochée eut à se présenter devant lui, car elle avait révélé ce qu’il était pour elle.
2 Le roi retira son anneau, celui qu’il avait repris à Haman, et le donna à Mardochée. Esther, de son côté, le désigna responsable de la propriété d’Haman.
3 Puis Esther poursuivit son plaidoyer devant le roi. Elle se jeta à ses pieds en pleurant et en le suppliant de faire échec à la méchanceté d’Haman, l’Agaguite, et à ses projets contre les Juifs.
4 Le roi lui tendit le sceptre en or. Elle se releva alors et c’est debout devant lui
5 qu’elle lui dit: «Si tu le juges bon, roi, et si j’ai trouvé grâce devant toi, si cela te paraît convenable et si je te suis agréable, il faudrait qu’on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite. Il les avait rédigées dans le but de faire disparaître les Juifs qui se trouvent dans toutes les provinces du roi.
6 Comment pourrais-je supporter d’assister au malheur qui frapperait mon peuple, à la disparition de ma famille?»
7 Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée: «J’ai déjà donné la propriété d’Haman à Esther et lui-même a été pendu à une potence pour avoir tenté de porter la main contre les Juifs.
8 Ecrivez donc ce que vous voudrez concernant les Juifs! Faites-le au nom du roi et apposez l’empreinte royale sur vos lettres! En effet, un document écrit au nom du roi et porteur de l’empreinte royale ne peut être révoqué.»
9 On convoqua alors les secrétaires du roi, le vingt-troisième jour du troisième mois, c’est-à-dire le mois de Sivan, et l’on écrivit un message en tout point conforme aux ordres de Mardochée et adressé aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs des 127 provinces qui couvraient un territoire allant de l’Inde à l’Ethiopie, à chaque province dans son écriture et à chaque peuple dans sa langue, y compris aux Juifs dans leur écriture et dans leur langue.
10 On écrivit ce message au nom du roi Assuérus et l’on y apposa l’empreinte du roi. On envoya les lettres par l’intermédiaire de coursiers à cheval qui montaient des attelages royaux, des pur-sang.
11 Le roi y autorisait les Juifs, quelle que soit la ville qu’ils habitent, à se rassembler et à défendre leur vie en exterminant, massacrant et supprimant tous les groupes armés d’un peuple ou d’une province qui les attaqueraient, y compris les petits enfants et les femmes, et à procéder au pillage de leurs biens.
12 Cette autorisation concernait toutes les provinces du roi Assuérus mais était valable un seul jour: le treizième du douzième mois, c’est-à-dire le mois d’Adar.
13 Une copie du document devait être donnée avec force de loi à chaque province et être communiquée à tous les peuples afin que les Juifs soient prêts pour ce jour-là, pour la vengeance contre leurs ennemis.
14 Montés sur les attelages royaux, les coursiers partirent sans aucun retard, sur ordre du roi. L’édit fut aussi proclamé à Suse, la capitale.
15 Mardochée sortit de chez le roi porteur d’un vêtement royal bleu et blanc, d’une grande couronne en or et d’un manteau en fin lin et en pourpre, au milieu des cris de joie et d’allégresse de la ville de Suse.
16 Les Juifs étaient rayonnants de joie, remplis d’allégresse et comblés de marques d’honneur.
17 Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivait le message du roi, qui avait valeur de loi, les Juifs s’adonnaient à la joie et à l’allégresse, avec banquets et fêtes. De plus, beaucoup de membres des autres peuples du pays se faisaient juifs, tant ils avaient peur d’eux.
9 Le treizième jour du douzième mois, c’est-à-dire le mois d’Adar, le jour où le message du roi, qui avait valeur de loi, aurait dû entrer en vigueur, le jour où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva: ce fut au tour des Juifs de dominer ceux qui les détestaient.
2 Ils se rassemblèrent dans leurs villes respectives, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour porter la main contre ceux qui leur voulaient du mal. Personne ne leur opposa de résistance, tant les autres peuples avaient peur d’eux.
3 De plus, tous les chefs de province, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires du roi soutenaient les Juifs, tant ils avaient peur de Mardochée.
4 En effet, celui-ci jouait un rôle important au palais et sa réputation atteignait toutes les provinces car il exerçait une influence grandissante.
5 Les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d’épée, les tuant et les faisant disparaître. Ils traitèrent selon leur bon plaisir ceux qui les détestaient.
6 A Suse, la capitale, ils tuèrent et firent disparaître 500 hommes,
7 sans compter Parshandatha, Dalphon, Aspatha,
8 Poratha, Adalia, Aridatha,
9 Parmashtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha,
10 les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’adversaire des Juifs. En revanche, ils ne se livrèrent à aucun pillage.
11 Le jour même, le nombre de personnes tuées à Suse, la capitale, fut communiqué au roi,
12 et celui-ci dit à la reine Esther: «A Suse, la capitale, les Juifs ont tué et fait disparaître 500 hommes, sans compter les dix fils d’Haman. Qu’auront-ils fait dans le reste de mes provinces? Cependant, quel est l’objet de ta demande? Il te sera accordé. Que désires-tu encore? Tu l’obtiendras.»
13 Esther répondit: «Si tu le juges bon, il faudrait autoriser les Juifs de Suse à agir demain encore conformément à la loi en vigueur aujourd’hui et pendre le corps des dix fils d’Haman à une potence.»
14 Le roi ordonna d’agir de cette manière.
Cet édit fut donc proclamé à Suse et l’on pendit le corps des dix fils d’Haman;
15 de plus, les Juifs de Suse se rassemblèrent de nouveau le quatorzième jour du mois d’Adar et tuèrent 300 hommes à Suse. En revanche, ils ne se livrèrent à aucun pillage.
16 Quant au reste des Juifs, ceux qui se trouvaient dans les autres provinces du roi, ils se rassemblèrent pour défendre leur vie et obtenir le repos vis-à-vis de leurs ennemis. Ils tuèrent 75’000 personnes parmi ceux qui les détestaient. En revanche, ils ne se livrèrent à aucun pillage.
17 Ils firent cela le treizième jour du mois d’Adar et se reposèrent le quatorzième, et ils en firent un jour réservé aux banquets et à la joie.
18 De leur côté, les Juifs de Suse s’étaient rassemblés les treizième et quatorzième jours et se reposèrent le quinzième; c’est donc ce jour-là qu’ils réservèrent aux banquets et à la joie.
19 Voilà pourquoi pour les Juifs de la campagne, ceux qui habitent des villes dépourvues de murailles, c’est le quatorzième jour du mois d’Adar qui est un jour réservé à la joie, aux banquets et à la fête, où l’on s’envoie des cadeaux les uns aux autres.