«Séparées du corps, les âmes des justes sont dans le repos, celles des impies, dans les tourments, jusqu’à ce que les corps des unes revivent pour l’éternelle vie, et les corps des autres pour la mort éternelle ou la seconde mort.»
Augustin, La cité de Dieu 13.8
«Pour ceux qui n’appartiennent pas à cette cité de Dieu, ce sera l’éternité de la misère ou, selon la parole de l’Ecriture, la seconde mort. Car il n’y a plus là ni vie de l’âme, puisque l’âme devient étrangère à la vie de Dieu, ni vie du corps, puisque le corps est livré à d’éternelles douleurs. Et cette seconde mort est d’autant plus cruelle, qu’elle ne peut finir par la mort.»
Augustin, La Cité de Dieu 19.28
«Que la résurrection des morts soit une résurrection corporelle quand le Christ viendra juger les vivants et les morts, c’est ce qu’il nous faut croire, si nous voulons être chrétiens.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.20
«L’avènement futur du Christ qui doit descendre du ciel pour juger les vivants et les morts, cet avènement confessé et professé par toute l’Eglise du vrai Dieu, c’est ce que nous appelons le dernier jour du jugement divin, c’est-à-dire la fin des temps. Car combien de jours doit durer ce jugement? Cela est incertain; mais, suivant son langage accoutumé, l’Ecriture se sert de ‘jour’au lieu de ‘temps’; locution que la lecture même la plus négligente des saints Livres ne permet pas d’ignorer. Or, lorsque nous parlons du jour du jugement de Dieu, nous ajoutons ‘le dernier’ou ‘le jour final’ parce que, dès aujourd’hui même il juge, et que dès le commencement du genre humain il a jugé.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.1
«Voici donc les événements qui doivent s’accomplir en ce jugement, ou à l’heure de ce jugement: la venue d’Elie de Thesba, la foi des juifs, la persécution de l’Antéchrist, le jugement du Christ, la résurrection des morts, la séparation des bons et des méchants, l’embrasement du monde et son renouvellement.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.30
«Il n’est pas de lieu intermédiaire qui préserve des peines de l’enfer celui qui ne jouit pas des félicités du ciel.»
Augustin, La Cité de Dieu 21.25
«Comme la première immortalité qu’Adam perdit en péchant était le pouvoir de ne pas mourir, la seconde sera l’impossibilité de mourir; comme le premier libre arbitre était le pouvoir de ne pas pécher, et le second, l’impossibilité de pécher.»
Augustin, La Cité de Dieu 22.30
«Nous avons un autre motif, plus pressant encore, de prier pour les empereurs, même pour la prospérité de l’empire tout entier et pour la puissance romaine: nous savons, en effet, que la terrible catastrophe suspendue au-dessus de la terre entière et la clôture du temps elle-même, qui nous menace d’horribles calamités, n’est retardée que par le répit accordé à l’empire romain. Nous ne tenons nullement à faire cette expérience et, en demandant qu’elle soit différée, nous contribuons à la longue durée de l’empire romain.»
Tertullien, Apologétique 32.1
«Celui-là, en effet, qui fixa, une fois pour toutes, le jugement éternel après la fin du monde, ne précipite pas, avant la fin du monde, le triage qui est la condition du jugement. En attendant, il se montre égal pour tous les hommes, dans ses faveurs et dans ses rigueurs. Il a voulu faire partager les biens par les impies, comme il a voulu faire partager les maux par ses serviteurs, afin de faire éprouver à tous, par une destinée semblable, et sa douceur et sa sévérité.
»Instruits de ces desseins par sa bouche, nous aimons sa bonté, nous redoutons sa rigueur. Vous, au contraire, vous méprisez l’une et l’autre. Il en résulte que pour nous les fléaux du siècle, s’ils nous frappent, sont des avertissements, tandis que, pour vous, ils sont des punitions venant de Dieu.
»Au reste, nous ne souffrons en aucune manière, d’abord et surtout parce que rien ne nous importe dans cette vie, si ce n’est d’en sortir au plus tôt; ensuite, parce que, si quelque malheur nous frappe, c’est à vos crimes qu’il faut l’attribuer. Cependant, si nous aussi, nous en ressentons parfois l’atteinte, par ce fait que nous formons une même société avec vous, nous nous réjouissons plutôt, reconnaissant l’accomplissement des divines prophéties, qui affermissent notre confiance et la foi que nous avons dans cette espérance.»
Tertullien, Apologétique 41.3-5
«C’est par changement et non par destruction que ce monde passera.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.14
«Le même Papias ajoute d’autres choses qui seraient venues jusqu’à lui par une tradition orale: certaines paraboles étranges du Seigneur et certains enseignements bizarres, et d’autres choses tout à fait fabuleuses [au sens d’imaginaire]. Par exemple, il dit qu’il y aura mille ans après la résurrection des morts et que le règne du Christ aura lieu corporellement sur cette terre. Je pense qu’il suppose tout cela après avoir compris de travers les récits des apôtres, et qu’il n’a pas saisi les choses dites par eux en figures et d’une manière symbolique. En effet, il paraît avoir été d’esprit médiocre, comme on peut s’en rendre compte par ses livres; cependant il a été responsable de ce qu’un très grand nombre d’écrivains ecclésiastiques après lui ont adopté les mêmes opinions que lui, confiants dans son antiquité.»
Eusèbe, Histoire ecclésiastique 3.39.11-13
«Ceux à qui ces paroles (Apocalypse 20.1-6 ) ont donné lieu de soupçonner que la première résurrection sera corporelle, se sont laissé surprendre principalement par ce nombre de mille ans, comme si ce temps devait être pour les saints le sabbat nouveau. […] Opinion presque tolérable, si l’on supposait que la présence du Seigneur dû répandre sur ce sabbat quelques délices spirituelles. Et moi-même autrefois j’ai professé ce sentiment.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.7
«Ces mille ans où le diable est lié, c’est-à-dire l’intervalle du premier avènement au second, sont les mille ans du règne des saints avec le Christ.»
Augustin, La Cité de Dieu 20.9