Tu feras une table de bois d’acacia; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d’une coudée, et sa hauteur d’une coudée et demie. Tu la couvriras d’or pur, et tu y feras une bordure d’or tout autour. Tu y feras à l’entour un rebord de quatre doigts, sur lequel tu mettras une bordure d’or tout autour.
Exode 25:23-25 , Nouvelle Edition de Genève 1979
Tu feras une table en bois d’acacia. Sa longueur sera d’un mètre, sa largeur de 50 centimètres et sa hauteur de 75 centimètres. Tu la couvriras d’or pur, et tu lui feras une bordure d’or tout autour. Tu feras tout autour un cadre de 8 centimètres de large sur lequel tu mettras une bordure d’or, tout autour.
Exode 25:23-25 , Segond 21
La question des poids et mesures, aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau Testament, n’est pas facile à résoudre. Dans la Segond 21, la coudée a ainsi été arrondie à 50 centimètres. Or, en réalité, les éléments dont les archéologues disposent à l’heure actuelle permettent d’estimer la coudée hébraïque standard à 44,45 cm. La coudée égyptienne, elle, était de 44,7 cm. Cependant, il existait aussi une coudée dite royale, dont on évalue la longueur à 51,81 cm (52,45 cm en Egypte). Laquelle l’auteur du Pentateuque avait-il à l’esprit?
Le dilemme est sérieux, pour le traducteur de la Bible.
- Conserver les poids et mesures anciens, c’est obliger le lecteur à faire toute une gymnastique mentale pour parvenir à se représenter les objets décrits et l’amener à percevoir le texte biblique comme étrange, voire étranger à son monde.
- Introduire l’équivalent moderne supposé, c’est accepter d’introduire des approximations dans le texte biblique. En effet, les normes variaient selon la région et la ville, mais aussi selon les époques, dans le Proche-Orient ancien. En outre, un trop grand souci d’exactitude donne naissance à des nombres à virgule aussi peu lisibles que les coudées, éphas et sicles.
Pour le comité d’édition de la Segond 21, il est assez vite et assez clairement apparu qu’il fallait privilégier la compréhension immédiate du texte, tout en permettant au lecteur d’accéder à la formulation originale – et donc à une plus grande exactitude – à travers une note de bas de page. En effet, il ne s’agit pas d’éléments d’une importance cruciale pour la compréhension du message fondamental de la Bible. Nous avons estimé qu’il fallait éviter au lecteur moderne un dépaysement trop complet, d’autant plus que son intérêt était, somme toute, limité.
Viviane André