Chapitre 2 : La Bible
«Ne priez pas non plus comme les hypocrites»; mais comme le Seigneur l’a ordonné dans son évangile, priez ainsi:
Didachè 8.2 (cite Matthieu 6.5 , 9-13 )
‘Notre Père qui est dans le ciel,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton royaume arrive,
Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien,
Remets-nous notre dette
Comme nous-mêmes aussi remettons à nos débiteurs,
Et ne nous soumets pas à la tentation
Mais délivre-nous du Mauvais,
Car à toi appartiennent la puissance, et la gloire, pour les siècles.’»
«Lisez au contraire nos Ecritures; quels sublimes et divins commandements donnent aux peuples assemblés pour les entendre, et les prophètes, et le Saint Evangile, et les Actes des apôtres et leurs Epîtres! Ce n’est plus le vain bruit des discussions philosophiques, c’est le tonnerre des divins oracles qui roule dans les nuées du ciel.»
Augustin, La Cité de Dieu 2.19
«Je suis assuré que vous êtes très versés dans les Saintes Lettres et que rien ne vous est ignoré: moi je n’ai pas ce don. Il me suffit de vous dire, comme il est dit dans ces Ecritures: ‘Mettez-vous en colère et ne péchez pas’, et ‘que le soleil ne se couche pas sur votre colère’. Heureux qui s’en souvient; je crois qu’il en est ainsi pour vous.»
Polycarpe de Smyrne (entre 110 et 120), Aux Philippiens 12.1 (cite la lettre de Paul aux Ephésiens)
«Vous vous êtes longuement penchés sur les Ecritures saintes, qui sont véridiques, qui nous viennent du Saint-Esprit. Vous savez qu’elles ne contiennent ni injustice, ni fausseté.»
Clément de Rome, Epître aux Corinthiens 45.2-3
«Pour ce qui est des Actes qui portent son nom (de Pierre), de l’Evangile selon Pierre, du Kérygme et de l’Apocalypse soi-disant de Pierre, nous savons que ces livres n’ont absolument pas été transmis parmi les écrits catholiques et qu’aucun écrivain ecclésiastique, ni parmi les anciens, ni parmi les modernes, ne s’est servi de témoignages empruntés à l’un d’eux.»
Eusèbe, Histoire ecclésiastique 3.3.2
«La seule règle de la vérité n’est autre que celle qui vient du Christ, transmise par ses propres compagnons.»
Tertullien, Apologétique 47.10
«Je résolus donc d’appliquer mon esprit aux Saintes Ecritures pour les connaître. Je vis alors une chose qui ne se découvre pas aux superbes, qui reste cachée aux enfants, basse d’entrée, qui s’élève par degrés et que voile le mystère. Je n’étais pas encore en mesure d’y pénétrer, ni de courber la tête pour y avancer. Ce que j’en dis ne ressemble guère à ce que j’en pensais quand j’abordai ce livre. Ce livre me sembla indigne d’être comparé à la majesté cicéronienne. Mon orgueil en méprisait la simplicité, mon regard n’en pénétrait pas les profondeurs. Cependant il était fait pour grandir avec les petits, mais je dédaignais d’être petit, et plein de vaniteuse enflure, je me croyais grand.»
Augustin, Confessions 3.6
«Il [Ambroise] me recommanda d’une façon pressante le prophète Esaïe, sans doute parce que de tous les prophètes il a le plus clairement annoncé l’Evangile et la vocation des gentils. Mais n’y ayant rien compris à une première lecture, et, pensant que je ne serais pas plus heureux pour la suite de l’ouvrage, je décidai de le reprendre à une époque où le langage du Seigneur me serait plus familier.»
Augustin, Confessions 9.5
«Ayant parlé d’abord par les prophètes, puis par lui-même, enfin par les apôtres, autant qu’il a jugé suffisant, il a encore fondé l’Ecriture dite canonique, investie d’une si haute autorité, en qui nous avons foi sur ce qu’il ne nous pas bon d’ignorer et que nous sommes incapables de connaître par nous-mêmes.»
Augustin, La Cité de Dieu 11.3
«L’un des avantages de l’obscurité même du texte sacré est de suggérer plusieurs sens également avoués de la vérité, et de les produire à la lumière de la connaissance. Les interprétations diffèrent; l’intelligence des obscurités s’appuie du témoignage des passages clairs et qui n’admettent aucun doute; et soit que, dans cette diversité d’opinions, on découvre le sens de l’auteur inspiré, soit qu’il demeure caché, on retire toujours quelque vérité de ces profonds abîmes.»
Augustin, La Cité de Dieu 11.19
«Laissons donc les fables de ces Ecritures, dites apocryphes parce qu’elles ont dérobé leur origine à nos pères, de qui nous avons reçu l’autorité des véritables Ecritures par une succession très certaine et très connue. Bien qu’il se trouve quelque vérité dans ces apocryphes, cependant les faussetés nombreuses qu’elles renferment les destituent de toute autorité canonique.»
Augustin, La Cité de Dieu 15.23
«Rien n’empêche qu’un autre ne trouve un sens différent, et néanmoins conforme à la règle de la foi.»
Augustin, La Cité de Dieu 15.26
«Et que l’on se garde de croire que ces choses [les livres des Hébreux] aient été écrites en vain; que l’on n’y doive chercher qu’un pur récit dépourvu de toute signification allégorique, ou qu’au contraire elles ne présentent aucune réalité historique, mais de simples figures de mots; ou qu’enfin, quelles qu’elles soient, elles ne renferment aucune prophétie de l’Eglise.»
Augustin, La Cité de Dieu 15.27
«Il y a trois ordres de prophéties, l’un relatif à la Jérusalem céleste, l’autre, à la Jérusalem terrestre; un troisième, à toutes deux. […] Autant je suis convaincu de l’erreur de ceux qui excluent toute allégorie des récits de l’Ecriture, autant je trouve de témérité à vouloir tout envelopper de voiles mystiques; et c’est pourquoi je distingue trois ordres de prophéties. Telle est mon opinion, et néanmoins je consens que l’on exprime de chaque fait attesté par les saintes Ecritures un sens spirituel, sans déroger toutefois à la vérité de l’histoire.»
Augustin, La Cité de Dieu 17.3
«Quant à nos auteurs, qui forment à juste titre le canon immuable et déterminé des saintes lettres, tant s’en faut qu’il y ait entre eux le moindre dissentiment. Aussi ne faut-il pas s’étonner qu’on ait cru leurs livres dictés par Dieu même, et leurs paroles, la parole de Dieu. […] Ces auteurs ont dû être peu nombreux, de peur que leur nombre ne discréditât ce que la religion devait consacrer; et d’autre part, ce nombre ne dut pas être si petit que leur parfaite conformité ne fût un miracle. […] Quiconque a vécu selon leurs maxime n’a pas vécu selon l’homme, mais selon Dieu qui a parlé par leur bouche.»
Augustin, La Cité de Dieu 18.41
«Sauf les erreurs des copistes, toutes les fois que le sens de la version s’accorde avec la vérité et publie la vérité, il faut croire qu’en s’éloignant de l’original, les Septante ont voulu, par l’inspiration de l’Esprit saint, substituer à une fidélité d’interprètes une liberté de prophètes. Et c’est pourquoi, en invoquant les témoignages de l’Ecriture, l’autorité apostolique emploie non seulement le texte hébreu, mais encore la version des Septante.»
Augustin, La Cité de Dieu 15.14
«L’Esprit qui était dans les prophètes lorsqu’ils dictaient ce texte sacré était aussi dans les Septante lorsqu’ils l’interprétaient. Et assurément, cet Esprit, de son autorité divine, a pu rendre un autre oracle, comme si ce fût le même prophète qui eût énoncé l’un et l’autre, parce que l’un et l’autre serait, après tout, la parole du même Esprit.»
Augustin, La Cité de Dieu 18.43