Je ne connaissais pas la grâce de Dieu
Témoignage authentique d’une jeune fille ayant grandi dans une famille chrétienne
Je suis née dans une famille chrétienne et j’ai grandi dans une église évangélique dans le département de l’ Essonne. Malgré tout il m’aura fallu 17 ans pour réaliser ce que c’est que de vivre pour Dieu, et ce que signifie être sauvée.
Je suis de nature très orgueilleuse, très fière. J’ai grandi en ayant pour but de devenir une femme forte et indépendante. Je n’avais pas du tout mais alors pas du tout envie de confier les rênes de ma vie à qui que ce soit. Ma conversion a été un long combat et je remercie tous les jours le Seigneur de ne pas m’avoir abandonnée, de ne pas avoir endurci mon cœur jusqu’à ce que je le lui ferme à jamais. Je remercie toutes les personnes qui m’ont entourée, qui m’ont donné leur amour, qui ont prié pour moi.
Vous savez, je pense que beaucoup d’enfants de familles chrétiennes sont hypocrites, je ne vise personne en particulier et je ne dis pas qu’ils le sont tous. Je pense juste que ces enfants, et je m’inclus dedans, sont hypocrites jusqu’à leur conversion, si conversion il y a. Nous savons, puisqu’on nous l’a enseigné depuis que nous sommes nés, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Parce que nous étudions la Bible et ses histoires nous sommes conscients de tous les actes que nous faisons et que nous ne sommes pas supposés faire. Combien de fois j’ai, en toute connaissance de cause, fait du mal à Dieu. J’en ai honte, terriblement honte, et même sur le moment j’en avais honte : ce qui ne m’a jamais empêché de le faire. Je pourrais rejeter la faute sur pleins de facteurs : la pression de groupe, la jeunesse, l’ignorance. Mais ce serait une fois de plus mentir, c’était moi qui péchais, moi qui enfonçais le clou dans la main de Jésus. Romains 3:23 nous rappelle « Qu’il n’y a pas de distinction : tous ont péchés et sont privés de la gloire de Dieu »
Alors qu’est ce qui a changé ma vie ? Qu’est ce qui a fait qu’un jour j’ai eu la conviction d’être sauvée alors que jusqu’alors je fermais consciemment mon cœur au Seigneur ?
Durant ma vie, j’ai eu plusieurs la fois la conviction d’être sauvée. Ce qui m’a manqué à chaque fois : la persévérance et l’introspection. Je suis faible, et comme je l’ai dit plus tôt, orgueilleuse. Je voulais le pardon et la vie éternelle, mais sans passer par la case repentance et humiliation. J’ai été ingrate, et exigeante. J’étais à l’image du monde d’aujourd’hui : je voulais payer pour un service, je voulais mériter le pardon, cela m’agaçait tellement de devoir quelque chose à quelqu’un. Alors je remplissais ma part du contrat : je disais à l’école que j’étais chrétienne, j’allais à l’église le dimanche matin et je priais de temps en temps. Si on me demandait si je lisais ma Bible, je répondais bien sûr, et je ne disais jamais (enfin très rarement) des gros mots. Et en mon for intérieur je disais à Dieu, voilà Seigneur j’agis comme une chrétienne si je meurs demain tu me devras la vie éternelle. Je regrette cette période de ma vie, parce que le témoignage que je rendais alors était totalement vide de sens, si on peut parler de témoignage…
J’étais une fille du monde, quand bien même je me disais chrétienne et j’agissais comme un semblant de chrétienne, j’étais une fille du monde : par mes pensées et par mon attitude je ne glorifiais pas Dieu. N’allait pas non plus croire que je n’ai été qu’hypocrisie, la principale raison qui me poussait à agir ainsi était parce que j’aimais mes parents et que je ne voulais pas les décevoir. Je ne voulais pas qu’ils souffrent de savoir que leur fille n’était pas réellement sauvée, bien que je pense qu’ils s’en doutaient.
Puis en 2009 il y a ce camp chrétien, et à partir de ce moment là, je me suis vraiment posée des questions, j’ai vraiment pris conscience que pour être sauvée, agir comme une pseudo chrétienne ne suffisait pas. L’ambiance de ce camp m’a fait découvrir un autre monde, un monde d’amour et de douceur, quand j’y suis allée la première année, j’ai eu un aperçu de ce que pouvait être l’amour de Dieu… Quand je suis rentrée, j’avais changé, je pensais vraiment être sauvée cette fois, je voulais vraiment me consacrer à Dieu. A la première épreuve je suis tombée sans même m’en rendre compte, mon attitude au lycée, que je commençais alors, si elle s’était un tout petit peu améliorée était loin de refléter l’amour que Dieu me portait et que j’étais censée lui rendre. Pire, j’en ai même voulu à Dieu cette année là, je lui en ai voulu pour ce qu’il permettait, pour les souffrances qu’il imposait aux personnes que j’aimais. Je l’ai totalement rejeté, je lui ai tourné le dos. Sans pour autant le faire complètement puisque je suis retournée aux camps d’ados pendant l’été, deux semaines en plus. Une nouvelle fois, les messages m’ont parlés, une nouvelle fois j’ai souhaité remettre ma vie entre les mains du Seigneur. Une nouvelle fois j’ai fini par tourner le dos à Dieu, parce que j’aimais ma vie sans Lui finalement, parce qu’elle était plus simple à vivre, que les plaisirs étaient plus immédiats, et que je trouvais qu’Il m’en demandait trop sans réellement m’aider. Franchement Il pouvait faire l’effort de me donner envie de l’aimer tous les jours non ? Si obtenir le pardon était si simple puisque gratuit, pourquoi était-il si compliqué de lire la parole tous les jours, d’entretenir une relation avec Lui ? Il est clair que c’était simple dans le cadre du camp mais plus difficile dans la vie de tous les jours, entourée de personnes non chrétiennes, et sans réel encouragement pour continuer. Aimer Dieu c’était aussi ne plus choisir le déroulement de sa vie et ça c’était tout simplement inconcevable, sans parler de tous les loisirs et de toutes les pensées que je savais devoir supprimer de ma vie si je voulais « être en règle. »
J’ai tout simplement arrêté d’aller à ces camps chrétiens, cela m’évitait les désillusions du retour de vacances, et les prises de conscience quand je devais faire face à mon péché et à ma mauvaise conduite. Pendant deux années entières, j’ai perdu goût à la vie, je ne savais pas ce que je faisais sur terre, je me demandais à quoi rimait tout cela, et je continuais à faire semblant d’être chrétienne et sans soucis. J’enviais les gens du monde qui pouvaient faire ce qui leur plaisait sans être rongés par les remords, et j’enviais les gens chrétiens qui avaient l’air si sur d’eux et si en paix avec eux mêmes. Je voulais les deux, je n’en avais aucun. Comme il est dit dans 1 Corinthiens 10:21 « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez pas avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons. »
De temps en temps j’avais l’impression que si ma vie était aussi terne c’est parce que Dieu était à la porte et que je refusais de Le laisser entrer. Je préférais remplir mon cœur de choses éphémères et vaines comme la musique, les livres ou les rêves de romances.
De temps en temps des prédications éveillaient en moi une étincelle mais la majorité d’entre elles m’ennuyait franchement et je ne pensais qu’au déjeuner prochain. En mon cœur je me disais, comment ces personnes peuvent elles aimer quelqu’un qu’elles ne voient pas. Mes sœurs, mes parents, ma famille, mes amies, eux ils sont concrets, eux je sais qu’ils m’aiment et que je les aime, que je n’aime pas du vent. Comment je peux t’aimer Seigneur alors que je ne te vois pas ? Que quand je souffre tu ne peux pas me serrer dans tes bras ? Que quand j’ai peur tu ne peux pas me tenir la main ?
Romains 8:26 nous dit « De même aussi, l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables. »
Je crois que Dieu m’a entendu, et qu’il a répondu à ma prière informulée. Parce qu’il m’a ouvert les yeux, et j’ai réalisé qu’à travers chaque personne chrétienne de mon entourage, Dieu me donnait son amour, qu’il m’avait donné un père et une mère exceptionnels, des sœurs fabuleuses, mon Ong Noi et ma Ba Noi (Mes grands-parents), que je n’avais jamais manqué de rien et même possédais toujours trop. Il m’a fait un merveilleux cadeau, que j’étais très loin de mériter, le Seigneur a toujours su me combler de pleins de présents que je ne mérite pas. Pendant l’année de ma terminale j’ai eu envie de lire ma Bible tous les jours, de prier, de le remercier et de le louer. Je me suis considérablement rapprocher de Lui, j’ai découvert le bonheur, la joie, la paix. J’étais aveugle mais le Seigneur m’a ouvert les yeux et m’a transformée, Il m’a montré ce qui n’allait pas et m’a donné la force de m’en séparer. Je me suis sentie libre de dire non. Tout cela s’est fait progressivement, s’il y a eu un changement plutôt brutal, je dois avouer que le processus a pris du temps parce que ma nature est très indépendante et lâcher les rênes est très difficile. Mais j’ai envie de le faire, parce que je sais qu’elles sont entre des mains parfaites, des mains guidées par l’amour et la sagesse. La mort de Jésus n’est plus quelque chose d’abstrait de lointain, elle est devenue personnelle, et je suis intimement convaincue qu’il est mort pour me laver de tous pêchés, et oh combien je lui en suis reconnaissante car ils sont innombrables. Nous savons que « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice » 1 Jean 1:9
J’aime Dieu et plus important Il m’aime, comme Il aime chacun d’entre nous. Nous avons la promesse que Jésus est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité (Hébreux 13:8 ) et que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son fils. Celui qui a le Fils à la vie; celui qui n’a pas le fils de Dieu n’a pas la vie. (1 Jean 5:11-12 )
Zoé